Préparer les Concours

Concours de vitesse

Les pigeons sont lâchés à des distances variant de 50 à 250 km de leur colombier.
Certains colombophiles se spécialisent dans ces concours qui ne fatiguent pas trop les pigeons. Ceux-ci récupèrent rapidement. Ce type de concours nécessite un genre de dressage organisé, rigoureux et journalier, afin que les pigeons prennent l’habitude re rentrer le plus rapidement possible. Quand tout se passe bien, tous les pigeons sont rentrés en 10 minutes.
Si un pigeon manque de régularité, on le joue en demi-fond : il peut se révéler meilleur sur une distance plus longue.

Concours de demi-fond

Les pigeons sont lâchés à des distances variant de 250 à 500 km de leur colombier.
Ces concours demandent un effort prolongé (de 4 à 8 heures de vol continu). Il est important que les pigeons soient reposés et en bonne santé avant de les engager.
Dans ce type de concours, les pigeons rentrent en général successivement à une ou deux minutes d’intervalle, et on a le temps de constater sans trop se presser.

Concours de fond

Les pigeons sont lâchés à des distances variant de 500 à 1.000 km de leur colombier.
Il est bien évident que pour fournir un tel effort, leur préparation doit être parfaite. Il est possible qu’il mettent deux jours pour revenir. Sur 1.000 km, ils peuvent rencontrer des conditions météorologiques tout à fait différentes d’une région à l’autre. Il faut parfois passer la journée à surveiller le ciel, à moins de disposer de détecteurs électromagnétiques ou infra-rouges sur les trappes du pigeonnier.

Entraînements

Les pigeonneaux

On commence à les entraîner à l’âge de 3 mois, quand la deuxième plume de mue repousse. N’entraînez que des pigeons en parfaite santé !

Certains colombophiles optent pour des entraînements progressifs et répétés : d’abord des lâchés groupés à 3, 5, 10, 20 km, puis en libérant les pigeons individuellement. D’autres les envoient directement à 50 km, puis effectuent des lâchers individuels sur les mêmes distances.

Tous les programmes sont envisageables.
Mais une chose est sûre, ce n’est pas la distance qui perturbe le jeune pigeon, ce sont tous les manipulations qu’on lui fait subir et le fait d’être enfermé dans un panier pour la première fois. Aussi, il est bon de mettre les jeunes dans un panier plusieurs fois, avant même de commencer leur apprentissage et de les laisser voler le plus longtemps possible autour du pigeonnier pour qu’ils se musclent correctement.

Le sens de l’orientation est inné chez le pigeon et les entraînements sont là pour le développer. Comme je n’aime pas trop les entraîner, je préfère habituer mes jeunes au panier, sans les faire voyager et les mettre au concours directement après un ou deux entraînements. Le démarrage est un peu plus lent, mais je ne constate pas plus de pertes.

Les vieux

En général, ils ont déjà une bonne expérience des concours et ils pourraient démarrer sans entraînement. Malgré tout, deux ou trois lâchers individuels à une vingtaine de km ne peuvent que favoriser leurs prestations dans les premiers concours.

Remarques

En général, on entraîne quand il fait beau, quelque soit la saison. Si le temps a tendance à se gâter au moment de lâcher les pigeons, laissez-les partir tous ensemble, et non individuellement.

Les amateurs qui jouent leurs pigeons en veuvage, surtout dans les concours de vitesse, entraînent le plus souvent possible, parfois tous les jours, afin d’effectuer un “dressage” parfait. D’autres mettent leurs jeunes au régime. Mais il est difficile de tenir le rythme du mois de mai au mois de septembre. Qui va doucement, va longtemps !!

Préparation des pigeons

La santé

Avant même de penser à mettre des pigeons au concours, il faut s’intéresser à leur santé. Si vos pigeons ne sont pas en pleine forme, il est inutile de les envoyer à 300 km : leur performance sera médiocre et vous risquez de les perdre.
De multiples facteurs influent sur la santé du pigeon :

  • Nettoyez le colombier et le matériel le plus souvent possible.
  • Veillez à entretenir une aération efficace ; s’il fait beau, ouvrez les fenêtres.
  • Dès qu’un pigeon montre des signes de maladie, n’attendez pas, isolez-le et soignez-le. De cette façon, vous éviterez peut-être un traitement collectif plus ennuyeux et plus coûteux.
  • Nourrissez correctement, en qualité et en quantité. Tout doit être avalé dans le quart d’heure. Ne laissez pas traîner de graines. Quand le pigeon commence à trier ses graines, c’est qu’il a déjà mangé suffisamment.
  • Si vos pigeons sont bien soignés, évitez les traitements préventifs généralisés. Vous n’élevez pas des volailles en batterie !
    Les traitements inutiles risquent d’accroître la résistance des microbes et de diminuer la résistance naturelle des pigeons.
  • Mettez une cuillère à café de sel pour 5 litres d’eau dans l’abreuvoir pour éviter les déshydratations et parfois la même dose de bicarbonate de soude contre le muguet des jeune.
La forme, le "mordant"

Pour que le pigeon ait la volonté de revenir le plus vite possible, il faut qu’il soit stimulé naturellement ou artificiellement :

  • Il a la volonté de revenir à son colombier. Si le pigeon est bien soigné et bien nourri, cette volonté sera plus forte.
  • Il est attaché à son casier, à son perchoir. S’il sait que son territoire est convoité par un autre pigeon, il le défendra jalousement et sera pressé de revenir au concours. On peut profiter de cette jalousie naturelle ou l’entretenir artificiellement.
  • Les pigeons sont naturellement monogames. Ils ont l’instinct familial et sont attachés à leur femelle, à leurs œufs et surtout à leurs petits.

Techniques de jeu

Le jeu au naturel

Les mâles et les femelles sont ensemble dans le même pigeonnier. Le cycle de reproduction (ponte, couvage, élevage) est respecté. Pour éviter une fatigue excessive, on ne laisse qu’un seul pigeonneau par plateau.
Le jeu au naturel est celui qui demande le moins de préparation, mais il double le travail de nettoyage.

  • La femelle obtient de meilleurs résultats en concours depuis le sixième jour de couvage jusqu’au dixième jour d’élevage. La performance est optimale en fin de couvage et quand les petits viennent de naître.
  • Le mâle est plus performant quand il “pousse à nid” et suit la femelle partout, ou quand le pigeonneau qu’il nourrit est âgé de plus de huit jours.
  • On peut enloger le mâle et la femelle, et passer les œufs ou le pigeonneau à des producteurs en attendant leur retour. Vous pouvez aussi les mettre en couveuse artificielle (40 degrés).
  • Pour les pigeons au naturel, la mue commence plus tôt, mais elle est rythmée par l’élevage et est plus régulière.


Il ne faut pas jouer la femelle quand elle va ou vient de pondre. Vous risquez de la perdre. On dit de ne pas jouer le mâle quand ses petits viennent de naître, parce qu’il serait gêné par la production du “pape” (lait de jabot) qui nourrit les nouveaux nés. J’ai des doutes.

Forcer le naturel

Il s’agit de profiter plus longtemps des périodes favorables à l’élevage, et de stimuler les meilleurs pigeons pour qu’ils reviennent le plus rapidement possible. Voici quelques exemples :

Pour le mâle :

  • Quand il “pousse à nid”, isolez-le dès le matin de l’enlogement.
  • Enfermez un autre pigeon dans son casier.
  • Alors qu’il couve, passez-lui un jeune de huit jours.
  • Échangez le pigeonneau qu’il nourrit par un pigeonneau plus jeune.


Pour la femelle :

  • Quand elle couve depuis dix jours, passez-lui des œufs qui sont en fin de couvaison, le matin de l’enlogement.
  • Quand elle est en fin de couvaison ou que ses jeunes viennent de naître, enfermez-la le matin de l’enlogement.
  • Quand elle couve depuis dix jours, mettez-lui un œuf en plastique contenant un ver de terre ou un scarabée.
  • Mettez une autre femelle dans son casier.
Le veuvage

C’est la méthode préférée de la majorité des colombophiles, car le rendement des pigeons au concours est meilleur. Et comme il y a moins de pigeons dans le colombier et pas d’élevage, le nettoyage est plus facile, les risques de maladie sont diminués, la forme est plus stable.
Le veuvage interdit le jeu et la sélection des femelles.
L’hiver, mâles et femelles sont séparés. Les pigeons sont raccouplés en début d’année et élèvent une couvée. Seuls les mâles seront engagés dans les concours.

Généralement, les mâles et les femelles sont séparés alors qu’ils élèvent un jeune de huit jours, deux jours avant le premier concours. Les femelles sont mises en volière et les mâles continuent d’élever seuls. Lors du premier concours, il est conseillé de remettre les femelles dans le pigeonnier pendant l’absence des mâles, afin qu’elles nourrissent leurs jeunes, ou de passer les jeunes à des producteurs.
Les mâles sont joués deux ou trois semaines dans ces conditions, puis on enlève les pigeonneaux et le veuvage réel commence.

Il faut toujours enlever les plateaux dans la semaine et les remettre le matin de l’enlogement. Les méthodes sont diverses :

  • Remettre les femelles dans le pigeonnier des mâles, en toute liberté, un quart d’heure avant de mettre ceux-ci au panier.
  • Enfermer les femelles dans les casiers pour que les mâles les voient mais ne puissent que les convoiter. Ceci une demi-heure avant d’attraper les veufs.
  • Ne pas présenter les femelles aux mâles avant l’enlogement, mais seulement à la rentrée du concours. A ce moment, les femelles sont soit enfermées dans les casiers, soit en liberté dans le pigeonnier.
  • Le veuvage absolu : les mâles ne revoient pas leur femelle de la saison.


La difficulté est de maintenir les veufs en forme, car ils s’alimentent de moins en moins et finissent pas se lasser de leur état de veuf.

Le célibat
  • Les pigeons ne sont jamais accouplés.
  • Mâles et femelles sont élevés séparément.
  • Certains ne gardent même pas de femelle, c’est encore plus simple.
  • Il est possible de jouer les mâles ou les femelles, mais pas dans le même concours.
  • Seuls les producteurs sont accouplés et leurs pigeonneaux sont aguerris dans les concours de fin de saison.
  • En général, les femelles s’accouplent entre elles.
  • Mettre une femelle dans le pigeonnier des célibataires cinq minutes avant de les attraper.
  • Il arrive que des mâles s’accouplent entre eux ; dans ce cas, il est bon de leur passer des œufs (vrais ou en plastique), ils feront des performances exceptionnelles.
Le veuvage double

On place le pigeonnier des femelles entre deux pigeonniers de mâles. Au début de l’année, les femelles sont accouplées avec les mâles du premier pigeonnier, puis, plus tard, avec les mâles du second. On peut alors imaginer toutes sortes de stratagèmes destinés à augmenter la jalousie, afin qu’ils reviennent du concours à toute vitesse :

  • Laisser les deux groupes de mâles entrer dans le pigeonnier des femelles.
  • Laisser un groupe de mâles chez les femelles pendant que les autres les observent au travers d’une paroi grillagée.


Le veuvage double donne des résultats exceptionnels, mais il est peu pratiqué car il demande une présence constante afin d’alterner les vols des pigeons des différents colombiers. D’autre part, les “coulonneux” sont attachés à leurs habitudes et hésitent à changer de méthode et d’installation.